Une pensée pour Beyrouth

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On pense aux familles et aux proches meurtris face au drame sans précédent qui a ravagé Beyrouth. Le soutien des artistes qui viennent de cette belle région est un appel à la solidarité et au deuil. PoPMyVoice a choisi de soutenir Beyrouth en revenant sur les artistes libanais qui ont marqué ce pays.

Mika, bouleversé: "Mon cœur est avec Beyrouth et le Liban"

Le chanteur libanais partage sa peine sur les réseaux sociaux et soulève la violence de l'imprévu de cette double explosion: "Il y a 4 ans jour pour jour je me produisais à Baalbek au Liban. J’ai passé la matinée à regarder les photos de cette soirée. Je termine ma journée en regardant ces terribles images de Beyrouth qui me donnent des frissons. " (4 août).

Ariana Grande fait un appel aux dons

Sur son compte Twitter, la chanteuse américaine a exprimé « ses condoléances au Liban et à toutes les personnes affectées par cette tragédie ». Elle a partagé plusieurs liens pour inviter sa communauté à faire des dons pour Beyrouth.

Zeina Abirached: "c'est peut être l'occasion de reconstruire autrement"

L'artiste libanaise de bande dessinée est née alors que la guerre civile faisait rage, elle rapproche les paysages de désolation suite à la double explosion avec ceux de cette période.

Zeina Abirached veut lancer un message d'espoir: "c'est quand même incroyablement émouvant de voir les gens (...) qui n'ont pas de quoi manger, trois cent mille personnes qui se sont déplacées, qui sont là alors à découper des portes et les fenêtres, à remplacer des vitres. Il y a quelque chose de terrible aussi. Ce sont des images que l'on connaît par cœur et il y a quelque chose de terrible dans le retour de tout ça, de se reconstruire à nouveau. Mais c'est peut être l'occasion de reconstruire autrement et par la même occasion, de reconstruire un État."

L'artiste a publié un dessin d'espoir le 6 août dans le journal L'Orient-Le Jour:

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Un chant d'espoir et de deuil

Comme un chant d'espoir et de deuil en quête de résilience, une femme joue "Ce n'est qu'un au revoir" au piano dans son appartement dévasté à Beyrouth:

Ibrahim Maalouf, musicien trompettiste virtuose et éclectique

Maalouf confie tristement aux médias: "on a cru qu'on se faisait bombarder".

Retour sur ce trompettiste libanais émouvant avec une de ces musiques phares intitulée "Beirut". Cette mélodie a été composée à l’âge de 12 ans, lorsqu'il redécouvrait la capitale libanaise, dévastée par la guerre, en revenant de son exil en France avec sa famille.

Ce compositeur et musicien métisse les styles de musique en partant du jazz, au rock jusqu'à la musique orientale: "Ceux qui viennent m’écouter sont ouverts à ce métissage. Je peux leur faire découvrir un morceau classique, inspiré de Chopin, ou les faire chanter en arabe sur Yaala [Bienvenue], joué dans un style hardrock." . Ibrahim Maalouf joue de la trompette à quatre pistons, inventée par son père dans les années 1960. S'il est compositeur, il se charge également de musiques de films. En 2011, il fut récompensé par l'UNESCO pour œuvrer pour le dialogue interculturel entre les mondes arabes et occidentaux. En 2015, il reçoit le César de la meilleure musique originale pour le film Yves Saint Laurent.

Wajdi Mouawad, le dramaturge philosophique

"Malheur et bonheur sont des enfants qui jouent aux osselets du temps"

( Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face).

Wajdi Mouawad, comédien, dramaturge et metteur en scène franco-libano-québecois est connu pour ses pièces touchant de près les conflits inter-religieux et ethniques, les relations intergénérationnelles, la question de l'identité et du sens de la vie. On retient ses pièces commeLittoral, Anima, Incendies etTous les Oiseaux. Il a reçu de nombreux prix dont le Grand prix du théâtre de l'Académie française en 2009

Mouawad explique qu'il se sent à la fois libanais et québécois sans préférence: "Il existe mille manières d’être libanais et non pas une seule. Il y a aujourd’hui douze millions de Libanais à l’extérieur du Liban, soit trois fois plus au moins que de Libanais au Liban. J’ai rencontré des Libanais partout où je suis allé dans le monde, en Afrique, en Amérique latine ou plus récemment en Russie, et qui parlaient le russe ; ils étaient originaires du même village que ma famille. Les Libanais sont reconnaissables partout où on les rencontre : ils ont tous gardé un certain rapport à leur culture d’origine, une relation à la langue très caractéristique, une certaine façon d’être dans la narration, un état d’esprit immédiatement reconnaissable."

Il n'est pas le seul à imaginer les origines comme plurielles: Amin Maalouf le suit dans cette vision de l'identité.

Amin Maalouf, écrire l'aspiration universelle

Cet écrivain franco-libanais né à Beyrouth, émeut ses lecteurs pour son sens de l'humanisme et de l'empathie. Amin Maalouf pense en termes d'équité et d'ouverture. Son essai Les Identités meurtrières met en exergue l'importance de cette "faculté intuitive à se mettre à la place d'autrui et de comprendre ses sentiments et ses émotions". Sa conviction profonde: nous avons des identités multiples et il ne faut pas en réprimer une au détriment des autres.

L'artiste talentueux remporte le prix Goncourt en 1993 pour son livre Le Rocher de Tanios, et en 2011, il est élu à l'Académie Française.

Gabriel Yared, composer au rythme des scènes

Compositeur né à Beyrouth, Yared écrit de la musique de films depuis les années 1980. Il reçoit le César de la meilleure musique de film pour L'Amant, et obtient l'Oscar de la meilleure musique de film pour Le Patient anglais.

Sa musique volupté et mystérieuse conquiert les auditeurs. Et les musiques de ballet qu'il a écrit notamment pour l'Opéra de Paris emportent merveilleusement le public.


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